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La situation financière des élevages bovins s’améliore progressivement

En production laitière, les prélèvements privés atteignent 23 000 € par UTH familiale en moyenne et 18 400 € en bovins à viande, selon les chiffres de l'Idele pour les clôtures d'octobre à décembre 2022.

Les chiffres de l’observatoire de l’endettement et des trésoreries des élevages bovins lait et viande pour 2022 montrent une progression du revenu disponible par UTH familiale. Il y a moins d’exploitations en situation critique, mais leurs chiffres se détériorent.

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Pour tous les élevages, que ce soit en production laitière ou en bovins à viande, l’augmentation des produits a permis de compenser la hausse des charges de 2022. C’est ce qu’observe l’Idele dans son observatoire de l’endettement et des trésoreries des élevages bovins lait et viande, mise en ligne le 18 décembre 2023.

Cette analyse est basée sur la dernière publication de l’observatoire qui compile les chiffres des clôtures comptables d’hiver (d'octobre à décembre 2022) des exploitations bovins lait et viande sur quatre bassins de production : le Grand Ouest en lait et viande, le Cantal pour la zone dite de montagne en lait et viande, la Saône-et-Loire en viande ou bassin allaitant, et la Dordogne en lait. Les chiffres comptables sont fournis par cinq organismes de comptabilité (1).

En lait, le revenu disponible progresse de 13 000 €

En lait, le revenu disponible s’établit en moyenne à 34 000 € par UTH familiale (EBE — annuités d’emprunt LMT — frais financiers court terme). Il progresse de 13 000 € par rapport à 2021.

Les volumes de lait produits ont peu évolué (- 1 % en montagne, — 2 % en Dordogne et + 1 % dans l’Ouest), mais le prix du lait a progressé en moyenne de 70 € pour 1 000 litres par rapport aux clôtures d’hiver de 2021.

Malgré une hausse des charges (aliments, carburants, engrais notamment), l’EBE s’améliore et les exploitations retrouvent une marge de sécurité (différence entre revenu disponible et prélèvements privés réels) « suffisante », et même « confortable » dans l’Ouest. Les prélèvements privés sont en hausse à 23 000 € par UTH familiale, contre 18 000 € en 2021.

Le niveau des dettes à court terme est en « légère diminution », mais reste élevé à 124 € pour 1 000 litres en moyenne.

En lait, la marge de sécurité (différence entre revenu disponible et prélèvements privés réels) devient « suffisante », selon l'Idele. (©  Copie d'écran Idele)

En viande le revenu disponible progresse de 6 500 €

En bovins à viande, le revenu disponible atteint en moyenne 22 300 € par UTH familiale. Il progresse de 6 500 € par rapport à 2021. Il est en « nette hausse » dans les trois zones, constate l’Idele.

Le produit brut est en « nette » hausse dans l’Ouest et dans le bassin allaitant (respectivement +25 % et +15 %) grâce à l’augmentation du prix de vente des bovins et des céréales. Il progresse de seulement 3 % en montagne, pénalisé par une baisse des stocks de fourrages faisant suite à la sécheresse de 2022. Malgré une hausse des charges (allant de 63 à 132 € par UGB selon la zone), l’EBE est en augmentation dans les trois zones.

La marge de sécurité (différence entre revenu disponible et prélèvements privés réels) est « suffisante » en montagne et dans le bassin allaitant, mais pas dans l’Ouest. Les prélèvements privés sont en hausse, avec en moyenne 18 400 € par UTH familiale (14 500 € en 2021).

Les dettes à court terme restent élevées (entre 230 et 374 € par UGB selon la zone).

En viande, la marge de sécurité (différence entre revenu disponible et prélèvements privés réels) devient « suffisante », sauf dans l'Ouest, selon l'Idele. (©  Copie d'écran Idele)

Les situations critiques se dégradent

En lait, un quart des exploitations (24 %) sont en situation critique (annuités/EBE > 40 % ou dettes totales/actif > 40 % ; et trésorerie nette globale négative), soit 8 points de moins qu’en 2021. Mais pour ces dernières la situation s’est dégradée avec une moins bonne trésorerie nette globale qu’en 2021 (disponible + stocks à court terme — dette à court terme et fournisseurs).

En bovins à viande, la part des exploitations en situation critique est stable à 13 % du total de l’échantillon, et leur situation financière se dégrade également, avec des dettes à court terme en hausse (2,6 fois plus que la moyenne).

La situation dans le Grand Ouest, que ce soit en lait (31 % des exploitations en situation critique) ou viande (28 % des exploitations en situation critique) est plus dégradée que dans les autres zones.

(1) AS BFC, Cerfrance Alliance Massif central, Cerfrance Dordogne, Cogedis et GIE Entr’AS.

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